
Si tu observes attentivement le paysage économique africain, une vérité saute aux yeux : dans le commerce, l’industrie, l’immobilier, les grandes surfaces ou même la petite distribution, les figures dominantes sont souvent étrangères. Des Libanais au Congo et en Côte d’Ivoire, des Chinois au Sénégal et en Zambie, des Indiens au Kenya ou en Afrique du Sud… partout, ils se taillent la part du lion.
Alors, pourquoi eux réussissent-ils mieux que nous, sur notre propre sol ?
La réponse tient en trois mots : mentalité, stratégie et discipline..
𝟭. 𝗨𝗻𝗲 𝗰𝘂𝗹𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗲𝗻𝗲𝘂𝗿𝗶𝗮𝗹𝗲 𝘁𝗿𝗮𝗻𝘀𝗺𝗶𝘀𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝘂𝗻 𝗵𝗲́𝗿𝗶𝘁𝗮𝗴𝗲
Chez les Libanais, les Chinois ou les Indiens, l’entrepreneuriat n’est pas un choix de circonstance, encore moins un plan B en cas de chômage. C’est un ADN culturel.
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- Dès l’enfance, on leur apprend à gérer l’argent, à négocier, à épargner et à investir.
- L’enfant accompagne son père au marché, apprend la valeur du travail et comprend que le commerce est un héritage qui doit se préserver et croître.
- Une boutique familiale ne disparaît pas avec la mort du fondateur : elle est reprise, développée et élargie par les enfants.
Pendant ce temps, beaucoup de familles africaines n’ont pas cette transmission. On pousse l’enfant à “chercher un bon travail” plutôt qu’à bâtir une entreprise durable. Le business reste perçu comme un job temporaire, pas comme une vision générationnelle.
𝟮. 𝗗𝗶𝘀𝗰𝗶𝗽𝗹𝗶𝗻𝗲 𝗲𝘁 𝗽𝗮𝘁𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗻𝗰𝗶𝗲̀𝗿𝗲
Eux, ils savent que le vrai succès prend du temps.
Un commerçant indien installé à Kinshasa ne cherchera pas à s’afficher après sa première année de bénéfices. Il réinvestira chaque franc dans ses stocks, sa logistique, ses magasins.
Les Libanais, par exemple, ont bâti des empires commerciaux en Afrique de l’Ouest grâce à une règle simple : ne jamais consommer le capital du business. Tout est réinvesti.
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À l’inverse, beaucoup d’Africains tombent dans le piège de l’ego : dès qu’ils gagnent un peu d’argent, ils s’achètent une grosse voiture, dépensent en fêtes ou se font appeler “DG” sans avoir encore consolidé leur base. Résultat : les affaires stagnent ou s’effondrent.
𝟯. 𝗟𝗮 𝗳𝗼𝗿𝗰𝗲 𝗱𝘂 𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗮𝘂 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗺𝗺𝘂𝗻𝗮𝘂𝘁𝗲́
Aucun Libanais, Chinois ou Indien ne vient seul en Afrique. Leur première arme, c’est la communauté.
- Ils importent ensemble, négocient ensemble, investissent ensemble.
- Ils s’entraident financièrement, se prêtent de l’argent sans intérêts, construisent des connexions politiques et économiques solides.
- En cas de crise, ils se soutiennent mutuellement.
Pendant ce temps, l’Africain a tendance à fonctionner seul, parfois même à voir son frère comme un concurrent direct. Pourtant, en Afrique, le réseau social est plus puissant que le capital financier. Ceux qui réussissent le mieux l’ont compris : le succès ne se construit jamais en solitaire.
𝟰. 𝗟’𝗮𝗱𝗮𝗽𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗹’𝗮𝗽𝗽𝗿𝗲𝗻𝘁𝗶𝘀𝘀𝗮𝗴𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗶𝗻𝘂
Les communautés étrangères observent, apprennent et s’adaptent vite.
- Les Chinois, par exemple, analysent les besoins locaux, copient les modèles qui marchent et les améliorent en les rendant plus accessibles.
- Les Indiens investissent dans la technologie et la logistique, deux secteurs souvent négligés par les entrepreneurs locaux.
- Les Libanais, eux, savent capitaliser sur les niches : textile, import-export, immobilier, restauration.
Leur secret : ils ne cessent jamais d’apprendre et d’innover.
𝗟𝗲𝘀 𝗹𝗲𝗰̧𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗔𝗳𝗿𝗶𝗰𝗮𝗶𝗻𝘀
L’Afrique a les ressources, la jeunesse et l’énergie. Mais pour transformer ce potentiel en richesses durables, il faut changer de mentalité.
Le succès des Libanais, Chinois et Indiens n’est pas magique. C’est le fruit d’une culture de rigueur et de stratégie. Si les Africains appliquent les mêmes règles avec nos ressources, nous pouvons bâtir des empires encore plus grands.
Parce que la vérité est simple : l’Afrique appartient aux Africains. Mais seuls ceux qui pensent grand, planifient et persévèrent prendront la place qui leur revient.



